Environnement

Le chantier du Mont des Quatre Faux s’accompagnera d’un investissement de 13 millions d’euros dédiés à l’environnement et au cadre de vie. Dans ce contexte, 12 engagements concrets ont été définis.

Comment et par qui ont été imaginées ces actions ?
Elles sont issues à la fois :
• des études de terrain réalisées par des bureaux d’études spécialisés à l’expertise reconnue ;
• des discussions avec les élus des communes concernées ;
• et de la concertation ouverte à tous qui a permis de rencontrer 1500 personnes (riverains, associations, élus et représentants du monde économique).

Qui peut en bénéficier ?
Selon leur nature, les mesures s’adressent aux habitants, aux exploitants agricoles, aux associations locales…
Leur mise en œuvre bénéficiera à tous.

Qui s’assurera que ces actions seront réellement appliquées ?
Un comité local de mise en œuvre des mesures sera créé. Il sera composé de structures institutionnelles, de représentants des exploitants agricoles, des riverains et des élus ainsi que des porteurs de projet (EDF Renouvelables et Windvision).
Un animateur « biodiversité et développement rural » assurera sa coordination. Il sera recruté avant le démarrage du chantier.
Les suivis environnementaux du parc en exploitation pourront quant à eux être confiés à des experts locaux : chambre d’agriculture, associations naturalistes…
La bonne réalisation des mesures visant à « éviter – réduire – compenser » les effets du projet sera également contrôlée par l’administration.

Action 1 : Planter 6 km de haies

Autrefois très présentes dans nos paysages, les haies sont aujourd’hui en péril alors qu’elles rendent d’importants services agricoles, environnementaux et climatiques.

Une haie plantée en bordure d’un champ protège par exemple les cultures contre le vent. Elle contribue à retenir l’eau dans les sols et limite leur assèchement, augmentant ainsi les rendements et donc la rentabilité de la production. Elle stocke le carbone. Ses racines évitent l’érosion et les glissements de terrain.

La haie sert aussi de refuge pour la biodiversité : oiseaux, insectes et autres mammifères y cohabitent, s’y reproduisent et s’y déplacent. Certains d’entre eux aident les agriculteurs en s’attaquant aux ravageurs des plantes (pucerons, chenilles…) ou en participant à leur pollinisation.

Action 2 : Créer 15 km de bandes enherbées

Maintenir une bande en herbe dans un champ cultivé ? L’idée peut paraître étonnante et pourtant, tout comme la haie, l’herbe sert d’abri à de nombreux animaux qui facilitent la production agricole.

Les bandes enherbées jouent également un rôle important dans l’équilibre des sols et la lutte contre la pollution des eaux et des nappes phréatiques liée aux engrais et pesticides. Elles agissent comme des filtres retenant une partie des nitrates et phosphates.

Pour toutes ces raisons, le maintien de bandes enherbées ainsi que la plantation et l’entretien de haies sont fortement encouragées. Elles peuvent donner lieu au versement d’aides (notamment de l’Union européenne au travers de la PAC).

Action 3 : Pérenniser les pratiques écologiques dans la récolte de luzerne

La luzerne, très présente localement, participe au maintien de la biodiversité. Cette plante attire les insectes (dont les abeilles) et abrite les rongeurs. Elle permet donc aux rapaces et aux chauves-souris de s’alimenter.

Sa culture ne nécessite aucun engrais, ni aucun traitement, ce qui lui vaut d’être classée « surface d’intérêt écologique ».

Cependant la luzerne peut faire l’objet de 5 à 6 coupes par an. Pour éviter de détruire les petits des oiseaux qui y nichent certains exploitants expérimentent le maintien d’une bande « refuge » non fauchée au moment des récoltes.

Une enveloppe de 50 000 € permettra d’encourager cette pratique en dédommageant les agriculteurs pour les pertes de rendements agricoles qu’elle occasionne.

Action 4 : Suivre et protéger les busards

Les busards nichent au sol dans les champs et parcelles agricoles. Les travaux de fauche mécanisés sont donc susceptibles de détruire leurs oisillons.
Pour améliorer l’état de conservation de cette espèce, des suivis seront mis en place dans le cadre du projet. Ils permettront d’estimer la population de busards et de connaître son évolution. Les agriculteurs volontaires seront accompagnés lors des moissons pour repérer les nids et mettre en place des mesures
d’évitement.

Action 5 : Consacrer 1,5 million d’euros à la végétalisation des communes

…en périphérie des villages
3 types de plantations sont prévus
• Arbres fruitiers (poiriers, pommiers, cerisiers à fleurs…) ;
• Arbres ornementaux ;
• Haies arbustives vives et fleuries (spirée, cornouillers…).

…dans le parcellaire agricole
2 types de plantations sont envisagés :
• jeunes plants et baliveaux de type forestier
• arbres, arbrisseaux et arbustes rustiques.
Par exemple : fusain d’Europe, noisetier, prunellier…

…le long des chemins blancs
Pour ne pas gêner l’activité agricole, seuls des arbres tiges de 10 à 15 m de
hauteur seront plantés (par exemple : Frêne, Charme…).
Ils seront positionnés sur les accotements ou en limite de parcelle en veillant à
préserver les aires de retournements des engins agricoles, ainsi que l’ensoleillement des cultures.

…le long des axes routiers
Ces plantations seront définies en concertation avec les gestionnaires de la voierie dans le respect des normes de sécurité.
Seuls des arbres tiges de haut jet de 15 m de hauteur en moyenne seront plantés (exemple : Erable, Charme…). Ils pourront être positionnés soit sur un côté seulement de la route, soit des deux côtés.

Action 6 : Une bourse aux arbres

A la demande des participants de la concertation, une opération « bourse aux
arbres » sera organisée au démarrage du chantier. Elle permettra aux habitants intéressés de recevoir gratuitement des plants pour agrémenter leur jardin ou leur terrain.

Une enveloppe de 300 000 € y sera dédiée. Un paysagiste arbitra les demandes en fonction des emplacements. Les personnes résidant à moins de deux kilomètres du parc et ayant vue sur ce dernier seront prioritaires.

Action 7 : Restaurer la pelouse d’Alincourt

La pelouse d’Alincourt est située sur la commune d’Aussonce au sein d’une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF). C’est l’une des dernières pelouses sèches présentes localement, mais elle a tendance à disparaître sous l’effet d’un enfrichement rapide.

Le projet du Mont des Quatre Faux permettra d’assurer la gestion de
cette pelouse sèche durant toute la durée d’exploitation du parc. L’objectif est
qu’elle conserve son rôle de « réservoir de biodiversité » en particulier pour la flore (lin des Alpes…) et les papillons (azuré du serpolet, flambé.).

Action 8 : (Re)créer 2 mares et les abris associés (hibernaculum)

Les mares sont des milieux en voie de disparition. En apparence banales, elles jouent pourtant de multiples rôles écologiques.

Deux mares seront aménagées dans le cadre du projet afin :
• de servir d’abreuvoir aux animaux (oiseaux, chauves-souris, mammifères) ;
• de favoriser le développement de certains amphibiens comme le crapaud appelé « alyte accoucheur » et d’insectes polinisateurs.

Des abris (ou « hibernaculum ») seront également construits à proximité des mares pour servir de refuge (été et hiver) aux amphibiens, lézards et insectes.

Action 9 : Gérer le secteur d’Holles Galant

Sur la commune de Ménil-Lépinois, il est prévu de recréer une zone similaire aux anciens savarts. Elle sera située au sein d’un corridor écologique existant dans le secteur d’Holles Galant menacé par l’enfrichement, le dépôt de gravats, etc.

Comme pour la pelouse d’Alincourt, le projet du Mont des Quatre Faux permettra d’assurer la gestion de ces 20 ha durant toute la durée d’exploitation du parc éolien.
L’objectif sera de créer un milieu favorable à l’ensemble de la faune sauvage : maintien de zones de vieillissement des arbres pour les insectes, oiseaux, chauves-souris, désenfrichement au profit des mammifères et des oiseaux..

Action 10 : Créer un circuit pédagogique au sein du parc éolien

Les participants de la concertation ont souhaité que la construction du parc éolien soit l’occasion de sensibiliser plus largement aux enjeux de transition énergétique et écologique. La mise en place d’un circuit pédagogique a été proposée et adoptée. L’itinéraire précis sera défini avec les sept communes concernées et les Offices de tourisme du territoire.

L’idée est qu’il s’appuie en partie sur les chemins déjà existants. Il sera jalonné de panneaux d’information abordant différents thèmes, par exemple : le défi climatique, le rôle des énergies renouvelables, l’engagement des communes en faveur de la transition écologique, les « bons gestes » pour économiser l’énergie…

Action 11 : Faire découvrir les pratiques agricoles durables

A l’extérieur du parc, un second circuit pourrait être créé afin de faire découvrir les pratiques « agro-environnementales » mises en place par les exploitants du territoire.

Son tracé sera lui aussi défini avec l’ensemble des acteurs concernés (exploitants agricoles et leurs représentants, communes, Offices de
tourisme…). Il s’appuiera sur les différentes actions localisées dans la zone ouest riche en corridors écologiques.

L’installation de supports d’information sera nécessaire pour présenter par exemple : le rôle écologique et agronomique des haies, les pratiques écologiques associées à la culture de la luzerne, etc.

Action 12 : Accompagner à hauteur de 4 millions d’euros les initiatives des communes liées au cadre de vie

Les communes qui accueilleront le parc éolien bénéficieront (en plus de la fiscalité) d’une enveloppe dédiée de 4 millions d’euros au total pour réaliser les travaux d’embellissement de leur choix :
• enfouissement des lignes électriques et téléphoniques ;
• installation d’un système d’éclairage public économe en énergie (LED) ;
• plantations à l’intérieur des villages ;
• mise en place de sentiers pédagogiques et sportifs ;

• bons énergie pour chaque foyer.

Les mesures devront être définies et actualisées par chacune des communes (via les conseils municipaux notamment).